Une envie de rire en voyage ? Partez avec les JJ.

Le voyage avec la smala c’est toujours génial. On ne va pas se mentir, ce n’est pas le même budget, pas les mêmes destinations, pas la même ambiance. Mais t’es jamais parti avec nous. Non parce que nous c’est du master classe. On a un peu besoin de rire en ce moment, l’actu n’est pas fun, le soleil est pas encore installé.

Alors, je vais mettre ici quelques anecdotes de voyages avec mes parents (parce qu’on ne va pas se mentir, les pépites des voyages ce sont eux).

Riga, et le décalage horaire de 24h.

Celle-ci va être très courte. Je suis en ERASMUS à Riga, je vis ma meilleure vie, entre soirées et soirées.

Moi encore bourrée de la veille (anniversaire oblige), mes parents arrivent en ville avec ma sœur frais comme des gardons. Je leur fais visiter tant bien que mal cette ville que je connais mieux de nuit que de jour. Pendant les 10 jours, on change de pays, on voyage entre la Lettonie, la Suède, la Finlande et l’Estonie, on se balade.

En rentrant à Riga, le 21 décembre, je demande à mes parents ce qu’ils veulent faire pour leur dernier soir.

Réponse : « Mais Léa, on rentre dans deux jours on a du temps encore. »

Maman, il y a 5 mois que j’ai mes billets, je rentre le 22 décembre moi.

Je suis donc rentrée, seule en France, 2 jours avant Noël. Ma mère s’est trompée dans les dates de leur retour. Et le pire, c’est que j’ai dû aller les chercher à l’aéroport le lendemain. Dur retour d’ERASMUS.

Le Canada, ou plus communément appelé, l’avalanche de pépites.

Tu peux te dire, non mais c’est gentil ça, ça arrive à tout le monde. Attends petit chou, attends. Parce qu’on en était qu’à l’apéro là !

Je suis partie vivre au Canada en août 2018.

A Noël, premier retour en France. Je trouve déjà mon pays d’adoption magnifique. J’aimerai que ma famille le découvre. Alors on s’arrange avec ma mère pour faire un voyage avec mes parents, mon frère, sa future femme et ma sœur avec un départ aux environs du 25 octobre 2019 (si vous savez compter ça fait 10 mois plus tard. LARGE). Eté 2019, le voyage approche. Je fais le point avec eux (c’est tôt me direz-vous… Mais je les connais les loustiques moi).

Tout le monde a un passeport valide ? Check.

Tout le monde a une valise ? Check.

Mon frère et ma belle-sœur partent de Suède, tout ce qui est VISA et tout : Check.

Liste des VISAS depuis la France : Check.

Maman on est d’accord vu que vous venez en octobre, tu m’amène des affaires d’hiver ? Bien sûr mon cœur (oui ma maman m’appelle mon cœur).

Jusqu’ici tout va bien. Les feuilles d’automne apparaissent, je repars au Canada.

Et là, c’est le début de la fin.

Début septembre, ma mère me dit qu’elle a perdu sa CB, mais qu’elle ne veut pas faire opposition, parce qu’il n’y a pas eu de dépenses avec, donc probablement quelle n’est pas volée mais bien perdue, et qu’elle a pris les billets avec et l’assurance aussi.  

Premier point : Maman pas de CB. Ok, ce n’est pas grave.

Mi-septembre 

Léa… Ta sœur enfaite son passeport n’est plus valide… Il faut qu’elle le refasse. HA. Deuxième boulette.

Fin septembre 

Léa c’est tout bon ! VISAS OK, passeport de la sœur OK ! Liste des affaires à prendre pour Léa : pulls OK, vin OK, fromage OK, chocolat introuvable au Canada OK (oui, c’est une question de survie quand t’es française à l’étranger).

Aux environs du 10 octobre 

Léa, ton père a cassé sa CB. Il en commande une autre, mais tu peux prendre les logements avec la tienne ? Oui, évidemment. CB québécoise : en PLS.

Appel de la veille du départ

Maman hyper fière et adorable. Elle a pensé à tout. Elle a tout pris. La valise fait pile poil 23 kg. Moi je pars en soirée, dernière avant la semaine de révisions et de vacances avec eux, ça va être intense comme rythme : visite la journée, révisions et rendus la nuit. Mais ce n’est que 10 jours et ça va être génial ! On a plein de trucs de prévus, des logements adorables, on va voir les baleines, et toute ma famille sera là !

Appel en pleine nuit :

  • Léa…
  • Oui Maman ?
  • J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Je commence par laquelle ?
  • Il est 3h du matin, je vois double et j’ai un shot dans chaque main. Commence par la bonne.
  • On est à l’aéroport !
  • Vu que vous avez un vol dans 2h, ce n’est pas une bonne nouvelle ça. C’est logique. La mauvaise ?
  • On a oublié la valise…
  • Pardon ?
  • Non mais tu comprends il y a eu une coupure de courant juste avant qu’on parte c’était un peu la panique… (c’est TOUJOURS la panique quand on part 10 jours en vacances, au dernier moment ma mère ferme sa valise en arrosant les plantes dans la maison, en regardant un mail et en changeant une ampoule dont on ne se sert jamais… Ajoute à ça une coupure de courant et tout part en vrille).
  • Mais comment on peut oublier une valise de 23 kg ?
  • Bah quand on a ouvert le coffre à l’aéroport on s’est rendu compte qu’on n’avait pas la valise.
  • (Respire JJ, respire, tu dois être trop bourrée, t’as pas dû comprendre). Mais vous avez des affaires ?
  • Euh… Ton père oui. Moi j’ai une paire de chaussures et mes sous-vêtements dans ma valise cabine.
  • (Le cerveau bien que ralenti fait le calcul… Début novembre au Canada en sous-vêtements ? Pas bonne idée.) Bon, j’irai faire 2/3 courses pour les premiers jours, genre trousse de toilette tout ça. Ce n’est pas grave, j’ai assez de fringues pour t’en prêter. Vous arrivez à quelle heure à Québec ?
  • Mais nous on arrive à Montréal.
  • Oui, mais après vous avez réservez le bus que je vous ai envoyé pour rejoindre Québec.
  • Dois-je comprendre de ce silence est un non… ?
  • Oups.
  • Bon, je vais voir si je peux avoir la voiture que j’ai réservé à partir de après-demain un jour plus tôt, je viendrai vous chercher (3h de route aller ce n’est rien Léa).
  • Et la CB de ton père n’est pas arrivée.

Spoiler alerte : je n’ai pas eu la voiture, parce que c’est un gros gabarit, donc j’en ai loué une autre pour la journée, et mon compte québécois a mal.

Je résume : pas de valise, pas de CB, et 6h de route en plus pour JJ.

Mais si seulement ça s’arrêtait là… Si seulement.

A l’aéroport de Montréal : Mes boulets sont là, devant moi. Ils sont un peu penauds, mais je rigole beaucoup. Je les aime, et ce sont mes boulets. Je leur donne les affaires que j’ai acheté ou emprunté à des amies.

Dans la voiture, ma mère me dit qu’il y a un autre problème : son traitement indispensable pour la thyroïde était dans LA valise. Aïe. C’est un problème pour demain, là il faut manger.

Je ne vous fais pas un dessin : décalage horaire, voyage dans les pattes, un accent compliqué à comprendre ça donne mes parents et ma sœur qui me regardent avec des yeux de merlans frits quand la serveuse du Tim Hortons leur parle (mon frère et ma belle-sœur nous rejoignent 2 jours plus tard). Je les connais, je commande pour eux.

On arrive (enfin) à leur Airbnb de Québec. Je m’occupe des clés, je les amène dans leur appartement, leur mets du Wi-Fi et je leur interdis de quitter l’immeuble avant que j’arrive le lendemain matin pour venir les chercher sinon je sens que je vais les retrouver au Saguenay. Mon père me tend 20€ et me dit : pour la bière de ce soir. Merci Papa, mais ce n’est pas la bonne devise. Je les embrasse en leur disant que demain c’est visite de la ville tranquille et que je vais venir vers 9h.

Le lendemain matin je les vois prêts comme jaja. Des leggins, des basquets, prêts à gravir des montagnes ! La motivation est là. La visite de la ville se fait, c’est sympa, l’ambiance est bonne.

La visite de ma résidence

Le jour d’après, ambiance différente, on part en rando de 4h. En allant les chercher, je les vois petits jeans et chaussures de ville. Bon ils ont un décalage, mais tant pis pour eux. Je veux leur faire visiter aussi chez moi. Cette petite résidence où je vis en colocation avec 900 personnes. Sur la route, mon téléphone sonne : « JJ, c’est Clo. C’est toi qui as ma bouteille de gin ? Impossible de mettre la main dessus. » Non, je n’ai pas la bouteille de gin, par contre, Clo tu es en haut-parleur dans la voiture et mes parents sont à côté, ne dis pas de conneries et en plus, tu as mes clés. Donc dans 10 min RDV en bas de la rési pour m’ouvrir et on s’en parle.

10 min plus tard 

Personne devant. J’envoie des messages aux personnes qui peuvent m’ouvrir, mais il est 11h du matin, et la soirée a été longue. La seule personne qui me répond est le mec que je fréquentais à ce moment-là et qui vient nous ouvrir. Ma gentille maman qui dit : « Merci Passe-Partout ». Ok bon, le premier contact est spécial, mais un peu drôle. On rentre dans la résidence, et il faut savoir qu’il y a une sorte de patio, avec un jardin japonais. Ma mère, pleine de ressources me demande si c’est là que je fais pousser la weed. Toujours devant Passe-Partout qui me regarde les yeux ronds. Je rigole, et je me dis qu’au moins il comprendra d’où vient ma connerie. Je suis toujours à la recherche de Clo, et accessoirement, de mes clés de chambre.

On passe par la cuisine, il est 11h30, les gens s’activent pour se faire à manger, prennent des herbes fraiches dans le jardin vertical. Mon père avec toute sa discrétion et devant une cuisine remplie, dit : « Ah non elle est là la culture de chichon ». Non Papa, ceci est de la ciboulette, mais merci pour cette intervention devant la cinquantaine de personnes avec qui je vis.

On arrive (finalement) à mon étage. L’ascenseur s’ouvre et on entend des voix dans le couloir : « Mais elle est où ma bouteille ? Elle était pleine hier soir quand je suis partie ! »

Grosse chasse au trésor cette bouteille. Mes parents rigolent et je leur fais rencontrer mes potes. Ah oui, je ne les choisis pas au hasard…

Bref, après que mes parents se tapent l’affiche devant Passe-Partout et la cuisine, et que mes amies se tapent l’affiche devant mes parents, et une visite du campus plus tard, on fuit (soulagement) en rando.

Ma mère commence à avoir les effets secondaires de manque de médicaments. Elle est un peu sensible, extrêmement fatiguée, et moi entre être guide touristique de jour et en révisions en nocturne, je cherche par tous les moyens possibles (fausse ordonnance, implorant les pharmaciens que l’on croise) à me fournir les médicaments, en vain.

Le soir

Les 2 suédois arrivent. La famille sera au complet. « Oui, Jerem vous avez le temps en 1h30 de récupérer les valises, passer la douane et attraper votre bus ne t’inquiète pas, n’attendez pas 4h le bus d’après ».

Il n’a pas voulu m’écouter, ils ont réussi à avoir le bus 1h30 après avoir atterri, qui les a refusés parce que les billets étaient pour celui 4h plus tard.

Ce n’est pas grave, j’irai les chercher à 2h du matin à la gare. Le réveil à 9h pour être à 12h aux baleines va piquer.

Le lendemain, 11h58

Je les jette dans le bateau de croisière de baleines, pendant que je rempli les papiers : ça passe large.

Après une journée à naviguer, à en prendre plein la vue et à avoir fait 6h de voiture pour aller au prochain endroit, ma mère me demande : « Tu penses que le Airbnb, tout va bien ? » Oui Maman, j’ai rendu les clés de l’appart, les clés du garage on ne les a pas touchées vu que la voiture ne rentrait pas dedans donc normalement tout est bon. Et là, j’entends ma mère fouiller dans son sac. Je suis au volant de la voiture, je la regarde dans le rétro, et elle me sort un « TADAAA » en brandissant les clés du garage, un sourire fier affiché sur la face et tout le monde qui la regarde. Quoi TADAAAA ? Comment ça TADAAA ? Je désespère, elle me dit : « ne m’engueule pas je n’ai pas mon Levothyrox, je vais pleurer. Moi aussi, mais je rigole de désespoir (le rire nerveux tu coco) et mon dieu, si elle n’existait pas faudrait l’inventer cette maman JJ.

Je résume ? Pas de CB de mes parents, pas de valise, je passe pour une alcoolique avec des parents fanatiques de weed qui donnent des surnoms aux gens qu’ils ne connaissent pas, entre temps mon compte québécois est bloqué parce que je suis la seule qui peut payer, pas de Levothyrox, un frère et une belle-sœur en PLS de fatigue, un détour de 3h à faire au retour pour déposer les clés chez les proprios (qui ont été adorables et compréhensifs) et j’ai un rendu à faire pour le lendemain. Ça fait beaucoup.

Le lendemain, après une nuit de 3h pour moi, une seule mission : trouver les pilules de ma mère. On va à une pharmacie, et là, ma mère, cette comédienne nous sort un jeu d’actrice digne des plus grandes : elle pleure devant le pharmacien, dit que ce n’est pas grave, elle peut tenir encore une dizaine de jour sans, qu’elle va tenir… Le pharmacien la prend en peine et nous fait passer les cachetons sous le comptoir après avoir éteint les caméras. J’avais l’impression de dealer de la drogue, mais AMEN, la chance reviendrait-elle ?

Les jours suivants, pas de boulettes. On rigole bien, on s’amuse, on grimpe, on mange et je révise.

Départ pour Montréal avec le détour pour les clés de garage.

Il nous reste que 2 jours avant que nos suédois rentrent chez eux et 3 jours avant que mes amours de boulets rentrent en France.

Le jour du départ de mon frère, il y a un problème (ah oui, quand même, on ne peut pas non plus avoir des vacances normales avec les JJ tu crois quoi ? et puis lui n’en avait pas (trop) eu encore, c’est ton tour). Jérémy et Bella ne peuvent pas prendre l’avion parce qu’ils passent par les USA, et qu’ils n’ont pas leur visa étatsunien. AH AH AH. Elle est rigolote ma vie non ? Non. Pas ce soir-là. Evidemment, tout le monde monte en tension, il faut vite trouver une solution : prochain avion pour la Suède 3 jours plus tard. Je me fais un peu engueuler parce que « j’aurai dû le savoir ».

J’avoue que ce soir-là j’ai vrillé. J’avais un compte rendu à faire pour mes cours. Je les ai mis à la porte en leur disant : démerdez vous, je ne veux pas vous voir de la soirée, je dois faire mon exam, cassez-vous. Ils m’ont laissé l’appartement. D’un côté je pense que s’ils étaient tous restés, il y aurait eu une nouvelle insolite d’une famille franco-suédoise décédée à Montréal le lendemain matin dans la presse. Mais j’ai réussi mon rendu, j’ai été voir une amie pour fumer une clope et grignoter un morceau, eux sont allés au cinéma et au resto et on s’est tous retrouvé dans la soirée, calmés, et prêts pour de nouvelles aventures.

Le départ

Je les ai déposé à l’aéroport dans les jours suivants. Mon frère et ma belle sœur ont profité de Montréal 2 jours de plus en amoureux. Et moi je suis rentrée fumer un paquet de clopes et boire une bouteille de Jager le soir pour décompresser avant de reprendre mes cours. Je pense qu’ils étaient tous contents du voyage !

Cette sensation d’avoir besoin de vacances après les vacances tu la connais ? Imagine après ça ! Parce que je ne parle pas de l’organisation, des activités, de la route que j’ai faite pendant les 10 jours, mais il y avait tout ça en plus. Mais on moins, on a bien ri !

Et vous pensez que ce voyage m’a servi de leçon ? Ha non non non, je suis mignonne mais un peu conne vous savez…

La Suède et la naissance d’un nouveau JJ.

Un plat de résistance québécois en beauté après l’apéro letton n’est-ce pas ? Passons au dessert suédois.

Imagine, là ce sont des anecdotes de 10 jours. Mais que ce passe-t-il si les parents décident de tout cumuler en 24h ? Bah, je vais t’expliquer. Et sache qu’après ces 24h j’ai craqué, au point que l’aéroport entier de Bordeaux a dû m’entendre gueuler (ça donne envie de lire n’est-ce pas ?) et que les passagers de l’aéroport ont regardé mon père comme quelqu’un qui part pour le couloir de la mort.

Mais rembobinons !

La naissance de mon premier neveu n’a pas été très fun. La nouvelle maman faisait beaucoup d’aller-retours à l’hôpital, le bébé allait très bien mais pas elle. Les 2 dernières nuits ont été particulièrement intenses pour moi. La première parce que mon frère est venu me chercher à 4h du matin pour une urgence. Et la seconde parce que notre appart était en mezzanine et qu’on était 4 à y dormir. Et que certains ont (beaucoup) ronflé et je n’ai pas dormi. J’avais une carence de 2 nuits dans les pattes.

Et viens le jour J. J’ai l’application d’Air France sur mon téléphone. Ça me permet de suivre en direct toutes les infos du voyage et être prévenue en cas de pépins (et il arrive le pépin, patience). On doit partir de Göteborg à 19h et faire un changement à Amsterdam à 21h pour arriver ensuite à Bordeaux vers 23h le samedi soir, et moi je devais prendre la route par la suite pour Lacanau. Jusque-là, rien de très surprenant. Sauf qu’à 14h, je reçois cette fameuse notification : retard dans votre premier vol, qui nous fera louper notre correspondance. Ni une ni deux, je dis à mes parents qu’on part pour l’aéroport, essayer de partir avec le vol d’avant pour ne pas louper la correspondance. On est samedi, et lundi je travaille à 6h45, je n’aimerai pas arriver trop tard pour me reposer (deux nuits sans sommeil on se souvient ?).

Arrivée à l’aéroport à 16h.

Je commence à négocier avec la femme du guichet pour nous mettre dans le vol d’avant en direction de Dam, pour ne pas louper notre correspondance. Sachant que nous sommes en Suède, la négociation se fait en anglais. Madame ne veut rien entendre, et en plus, elle veut nous enregistrer maintenant et mettre nos 4 valises cabine en soute. Je refuse, mais mon dieu que la Madame est dure ! Tous les arguments y passent : sait-on jamais si on arrive à avoir notre correspondance mais que nos valises ne suivent pas ? Ça ne fonctionne pas. On a tous notre ordinateur pro dans nos valises ! Argument non accepté. Elle ne change pas d’avis et ne nous enregistre pas tant qu’on a pas les valises sur son tapis roulant. On cherche donc nos papiers.

Et là, maman JJ le retour, ouvre sa valise et me sort un « je n’ai pas ma carte d’identité ». On vide tout, on retourne le sac à main. Rien. Je lui dis de prendre son permis de conduire, les anciens en papier, la femme va être tellement choquée qu’elle va nous laisser passer. Coup de bluff qui fonctionne parfaitement bien !

Je pose donc ma valise, dis mon nom et… Et là elle enregistre les 4 valises à mon nom. Pourquoi me diriez-vous ? Par flemme, je pense, de refaire la manipulation 4 fois. Et elle colle 2 étiquettes valises sur mon billet et 2 sur celui de mon père. Pour rire, je reprends les étiquettes du billet de mon père et dis : « sait-on jamais avec notre chance, elles vont se décoller de ton billet ». Ah ah ah.

Pendant le contrôle de sécurité, je regarde si je ne trouve pas la CNI de ma mère sur son téléphone. Mon père rigole un peu, et me dit : « je prends en photo ma carte d’identité, ça peut arriver à tout le monde de la perdre ! Même si moi ça ne m’est jamais arrivé ! ». Je le vois la prendre en photo, et ma sœur fait pareil. Je ne trouve pas la CNI de ma mère sur son téléphone. On est dans l’aéroport, et on a un avion qui a 4h de retard. Autant dire, à dieu la correspondance, mais on trouvera bien quelque chose sur place pour aller en France.

Amsterdam

On s’envole, et on arrive à Amsterdam. On est encore sur le tarmac que j’allume mon téléphone et là tout s’écroule : notre vol est parti, et on est programmé demain pour partir à Dublin, et une fois là-bas, on prendra un avion qui nous ramènera à 17h30 à Bordeaux.

En arrivant dans l’aéroport, je cours dans le couloir pour voir les vols qui partent : pas de Bordeaux mais un Toulouse, c’est toujours mieux que rien. Je négocie avec la dame toujours en anglais, on est 4, ils ont 4 places dans l’avion, pas à côté, mais elle peut nous mettre sur le vol. Super ! Elle nous demande alors la question fatidique : avez-vous des bagages ? Euh oui, en soute de l’avion qui vient de se poser. Refus de nous faire partir sur Toulouse.

Le vol pour la France le soir même est compromis. Mais passer par Dublin est inconcevable ! Alors on va au guichet Air France. Je parle pendant une heure en anglais avec la dame pour savoir nos options. Elle parle très vite, je suis fatiguée, j’articule mal et elle profite de ça pour me prendre un peu de haut. Apparemment la seule chose à faire c’est de prendre un hôtel et prendre l’avion à 6h30 pour Dublin du lendemain matin. Elle ne veut rien entendre et ne veut pas nous rendre nos valises. J’ai missionné ma mère de regarder les hôtels. La dame me dit qu’elle ne peut rien faire. On repart, un peu tendu.

En repartant du guichet, mon père me dit : « je peux récupérer ma CNI et mon billet d’avion ? ». Je ne l’ai pas, je n’y ai jamais touché. Mon père me demande d’arrêter ma blague. Est-ce que j’ai l’air de rigoler ? On fonce au guichet : non ce n’est pas là. On veut voir les objets perdus : ouverture le lendemain matin à 8h. Attendez, on a perdu une seconde carte d’identité ? Oui. Je te jure je n’invente pas, ce n’est pas le scénario d’un mauvais film. C’est ma vie. On fait demi-tour, on demande à tout le monde que l’on croise, personne ne l’a trouvé. Impossible de retourner dans le hall d’arrivée après en être sortis. Bon, tant pis. Au moins il a pris sa CNI en photo.

  • Papa tu as toujours les photos de ta carte ? 
  • Pourquoi les ?
  • Bah le recto et le verso ! 
  • Ah non je n’ai que le recto.
  • BON. On va dormir. Tant pis je fatigue là.

Il est long ce retour de voyage. Ma mère trouve un hôtel, mais il se trouve qu’en étant professionnelle, elle peut avoir un 10% de réduction avec booking mais qu’elle n’arrive pas à le faire valoir. J’appelle donc l’hôtel, je leur explique la situation et leur dit qu’il nous faut 2 chambres, pour ce soir, mais qu’on ne les prendra que s’ils nous font un rabais. Ils acceptent un rabais de 15%.

On se retrouve sur le parking des bus, sans valise, avec 2 cartes d’identité en moins, en train de chercher notre bus. Miracle je le repère dans un coin, on saute dedans. Je paye le bus, et on descend à notre arrêt.

Arrivés à l’hôtel, on s’enregistre, réservons un taxi pour 5h du matin. Je demande ce qu’ils ont comme échantillons de salle de bain, déo, brosse à dent et tout ça. On s’installe au resto de l’hôtel et je commence à chercher sur les téléphones respectifs les cartes d’identité de mes parents. Illumination : ma mère m’a fait une attestation sur honneur que j’habitais avec eux, j’ai donc sa carte (au moins le recto) sur mon drive avec les documents ! Ok au tour de mon père. Après 1h30 de recherche sur ses mails, je la trouve. Ok, tout n’est pas perdu.

On va se coucher et là mon téléphone sonne : Léa c’est quelle heure déjà le taxi demain matin. J’entends ma mère rire derrière mon père. Il m’explique qu’ils ont fait un chifoumi pour savoir qui m’appelait et qu’il a perdu. Ils ont eu peur de se faire engueuler, mais trop de fatigue il est 2h du matin, on a le taxi à 5h30.

Réveil à 5h.

On sort devant l’hôtel, pour attendre notre taxi, je fume un peu avant la journée qui s’annonce irlandaise puis française. Un homme fume à côté de moi et il me parle. Un français ! « Ouais je viens de passer 2 jours dans l’aéroport de Dublin, il y a une énorme grève là-bas ». Non. Impossible. C’est une blague.

Le taxi arrive. On monte dedans, on file à l’aéroport. On va au guichet, on explique la situation avec la perte des cartes d’identité, mais qu’on les a en version numérique. Oui, mais cette compagnie ne les accepte pas parce qu’elle dessert aussi toute la Grande-Bretagne, donc que des papiers originaux. J’attrape ma sœur et je regarde mes parents, je lui dis : « nous on y va, débrouillez-vous on se retrouve à Bordeaux, le premier arrivé a gagné ». On passe les sécurités avec ma sœur. Pas de nouvelles des parents. Avant de passer la sécurité aux frontières, j’appelle mes parents savoir où ils en sont : « sortez ! on a trouvé un vol direct vers Bordeaux à 15h ! » Ok, demi-tour, on retrouve mes parents là où on les a laissés. Ma mère propose d’aller voir la ville au vu des 7h d’attente. Mon père et moi refusons catégoriquement : on va se poser direct devant les portes d’embarquement et on ne bouge plus !

Commence alors 7h d’attente dans un aéroport. Heureusement, celui d’Amsterdam est grand, plein de resto, des magasins pour acheter des jeux, tester des cosmétiques (oui, à 7h du mat, on a une sale gueule, et ça aide). On fait des yams (petite anecdote, ce jour là j’ai fait un Yam du premier coup) on dort sur les fauteuils, mon père angoisse (beaucoup) pour les valises et répète sans cesse qu’il y a l’ordi pro de ma mère et son ordi dans les valises.

Bordeaux

On monte dans notre avion, et on s’envole vers Bordeaux (oui, il avait quand même du retard on a atterri à 18h30). Je me dis : plus qu’une épreuve, les valises, on rentre et je file à Lacanau embaucher le lendemain matin. Hallelujah ! Le voyage touche à ça fin !

On attend, mon père répète qu’il lui faut absolument sa valise ! Et miracle, c’est la première qui arrive. La seconde est celle de ma sœur, et la troisième celle de ma mère. Ma mère dit à mon père d’aller chercher la voiture le temps que je récupère ma valise. Et je ne le vois pas sortir. Au moment où le tapis de valises se stoppe je comprends : ma valise n’est pas là.

Et là, décompensation. Je commence à être tendue, stressée, et très très fatiguée. Je vais voir une dame de l’aéroport en montrant mon billet et disant qu’il manque une valise. Elle voit les 4 étiquettes valises dessus et me demande laquelle est manquante. Je ne sais pas laquelle moi ! Les 4 sont à mon nom ! Je récupère l’étiquette sur la valise de ma sœur, celle de ma mère et je cherche mon père du regard. Qui n’est pas là.

Je commence à m’énerver sur ma mère demandant où il est. « Sorti ». Oh. Le. Con. Tu te souviens quand j’ai dit que l’aéroport avait dû m’entendre gueuler. Bah on y est. C’est parti. Je gueule sur ma mère en lui disant de se barrer, que je me démerde pour rentrer à la maison pour récupérer ma voiture et partir ensuite pour 80km de route. Que je ne veux plus les voir. Qu’ils m’emmerdent avec leur CNI, que je n’en peux plus de les gérer, que j’avais plutôt tout pris dans la gueule les derniers jours, que je négocie de partout, que je démêle leurs conneries et que la seule chose que mon père fait c’est partir quand on lui demande juste d’attendre que toutes les valises soient là. Tout le monde me regarde, mais autant vous dire que personne ne m’approche. La sécurité accepte que mon père re-rentre exceptionnellement, pour voir si je vais passer à l’acte et le buter surement qu’ils ont fait des paris su savoir qui gagnerait. Je prends la dernière étiquette de la valise arrivée et je leur dis que je ne veux plus les voir.

Tout le monde me regarde dégoupiller et plaint ma famille. S’ils savaient. Plus personne n’osait bouger. Tu demanderas à mes parents de raconter cet épisode. C’est beaucoup plus drôle venant d’eux.

Je monte les marches pour aller au guichet Air France. Et je tombe sur la personne la plus lente du monde. Il parlait même plus lentement qu’un suisse, c’est pour dire. Au départ il m’a dit de revenir le lendemain. En voyant mon regard furieux et ma famille qui se tenait à 6m de moi, il a dû comprendre que sa vie dépendait de sa prochaine décision. Il a réfléchi, vite, et a décidé de m’aider. Ça a pris 30 min à localiser ma valise (qui est à Amsterdam), 20 min pour rentrer l’adresse de livraison pour me rendre ma valise.

Il est presque 20h on sort de l’aéroport. L’ambiance est un peu tendue. Mes parents me disent : « Merci pour avoir gérer les dernières 36h ». Taisez vous et roulez. Je reprends le travail demain, je vais arriver tard, je suis fatiguée, il me manque ma valise. Ce n’est pas le moment.

Et je suis repartie, sous l’œil inquiet de ma mère pour embaucher le lendemain.

La fierté du papa

J’apprenais plus tard que j’avais impressionné mon père par ma réactivité, mon adaptation, mon organisation mais surtout mon côté bulldozer.

Des anecdotes qui régalent tout le monde

Aujourd’hui on rigole de tout ça. De l’ironie du Karma, de la difficulté de voyager ensemble, que les gens ont peur de partir avec nous et notre poisse.

Mais petite leçon que j’ai apprise : on ne prend jamais trop de précautions quand on voyage avec les JJ.

Et malgré toutes ces histoires, qui j’espère t’ont fait un peu sourire et beaucoup relativiser, je repartirais demain avec eux si je pouvais, malgré mes pétages de plombs. J’ai toujours de belles anecdotes à raconter, et mes proches se régalent à chaque fois et sont impatients d’apprendre les nouvelles boulettes des JJ en voyage !

J’espère pouvoir t’en raconter encore plein !

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