C’est absolument en gueule de bois et épuisée que j’écris ces lignes mon chat. Tu sais, l’année dernière j’avais écrit pour mon anniversaire, là j’ai pas eu la foi, avec les exams et tout. Puis, c’est ma dernière semaine à la résidence à Québec. Alors j’ai voulu profiter au maximum de gens. Je commence petit à petit à dire au revoir. J’ai relu l’article de mon anniversaire. Et fuck comme ma vie a changé en un an. Et si on reprenait un peu ? (Un peu, tout est relatif avec moi tu le sais que ça va être très long comme article mais ça me fait du bien, et en plus dans un an, j’aurai un recul sur l’année et je verrai si j’ai avancé).
Qu’est ce que j’ai fait de mon année ?
Je l’ai commencé en France, pour le reveillon, où j’ai revu tout le monde. J’ai parcouru 1400km, en voiture en 3 semaines à peine, pour essayer de voir la face de tout le monde. Je suis repartie au Canada, j’ai intégré mon association en tant que vice présidente aux finances. J’ai appris beaucoup, j’ai mieux réussi mes cours, j’ai trouvé une place et un rythme.
Je suis rentrée en France, j’ai visité la Suisse, et après, j’ai pris du temps avec ma famille. Ensuite, j’ai repris l’avion vers le Canada, j’ai visité la Gaspésie (Dis rien Maurice, je sais que j’ai pas fait l’article encore, ça viendra).
2019, c’est un peu de voyages, mais surtout un changement radical sur ma façon de me voir et de voir les autres. Mais pourquoi ? Qu’est ce qui a tant changé en un an ?
Par où je commence ?
Et si je commençais par la fin ? Les projets ? Comme ça on parle de choses qui motivent et après je te parlerai un peu plus intimement… C’est parti.
On commence par les bonnes résolutions ? AH AH AH. J’avais dit que je ferai du sport, j’ai dit que j’arrêtais de me bouffer par le stress, que je me remettrai à la musique, « d’aller-mieux » et faire tout ce que je pouvais pour « être un meilleur-soi ».
Bon, le sport, oui. J’ai continué, pas aussi régulièrement, mais j’ai continué et c’est un peu une victoire (puis depuis mon plus haut poids, j’en suis à -18kg, alors je pense que c’est une chose dont je peux être fière non ?)
Bon la musique… Hum. comment le formuler… Nada, niet, rien, pantoute.
Et le stress ? Bon, alors ça je vais y revenir plus tard. Mais j’ai pas réussi vraiment (si mon dos va mieux quand même, j’ai moins de marques)
Et les bonnes résolutions de cette année alors ?
Alors. J’ai pas envie de faire dans le cliché comme l’année dernière. Et si juste je disais que je continue à être heureuse comme je le suis, et que je continue d’apporter aux autres ce que je peux. Parce que c’est ce qui m’a rendu le plus heureuse cette année, et qui m’a fait rencontrer les plus belles personnes. (Bon si, on va faire le cliché du sport, de la santé, de l’écologie,… Quand même.)
L’année dernière j’avais besoin de te parler, de te dire plein de choses sur le fait que je ne rentrerai pas en France, pas de suite. Bah là, c’est encore plus concret. Le rêve d’enfant est toujours là. Mais le rêve d’enfant rencontre aussi un peu l’adulte (oui, 25 ans la meuf s’y croit). Tu sais celle qui a envie de se poser, d’être quelque part chez soi. Parce que quand tu vis une expérience comme ça, à l’étranger bah ça devient chez toi.
Le Québec est devenu la maison.
Autant que la France. J’ai le cul entre deux chaises. Ce n’est pas déplaisant. J’aime bouger, j’aime partir, j’aime me sentir partout chez moi (ce que je fais bien trop facilement ces dernières années je trouve). J’ai l’impression de regarder la France avec des yeux d’étrangère, et j’ai l’impression d’être française partout où je suis. C’est étrange comme sensation non ?
Alors pour me poser j’ai fait un choix. J’ai fait le choix de rester au Québec. J’ai fait le choix de me donner un an pour trouver du boulot, trouver un chez moi, qui sera un milieu entre la France et le Canada, un pied à terre, un vrai et pas une chambre d’étudiante en résidence. Je rentre en France quelques mois, je pars pour un stage 3 mois en Guinée (mon dieu, le débrief de l’année prochaine ça promet) et je reviens pour la rentrée à Québec ou Montréal (si tu râles de la distance bb, c’est juste 8h de vol, donc c’est faisable). On m’avait prévenu « tu vas rester là bas ». J’y avais pas cru. Quelle naïveté cette fille.
Ça ne change absolument pas mon projet en développement international et action humanitaire. Mais j’aurai un chez moi. D’ailleurs, c’est concrétisé, je préfère l’humanitaire. Maintenant, j’attends le terrain avec encore plus d’impatience qu’avant.
Ma vie entre deux aventures
Si tu savais la panique interne. J’adore le changement courir partout, voir du monde, découvrir. Mais là le choc va être intense ! Entre le Canada et la Guinée (29 janvier – 11 mai)! J’te jure c’est la différence la plus grande que j’aurai faite je pense. Mais c’est bien, ça forge. Et j’ai tellement hâte ! Enfin je vais mettre les 2 pieds dans ce que je rêve de faire ! Promis, la Guinée, j’essayerai d’être à l’heure dans mes péripéties….
Notre vie sera tellement différente. Et je la vois de loin tu sais ? Tu sais que je continue à m’intéresser à toi hein. Même si je ne donne pas de nouvelles souvent, je t’aime. Et c’est important de le dire. Même si je ne suis pas sur tes photos, même si je ne rencontre pas les nouvelles personnes dans ta vie, que je ne te vois pas. Je suis là, et je pense bien (trop) à toi.
Je suis heureuse. Ça aussi c’est important de le dire je crois.
Et je pense que ça a à voir avec une discussion que j’ai eu cet été. Je t’explique. Tu me connais, tu sais que la gestion des émotions c’est pas mon fort. Mais avant je ne comprenais pas. J’avais pas de mots pour expliquer ça. J’arrivais pas à t’expliquer. Et tu sais quoi ? C’est normal. C’est normal que je n’y arrive pas. Parce que les émotions, ça ne s’explique pas. Je ne comprenais pas pourquoi tu ne compatissais pas avec moi, pourquoi tu restais si calme, comment tu pouvais cacher ta colère, ta peine et ta joie quand à côté moi j’explose totalement.
Bah. Voilà. C’est ça enfaite. On gère tous différemment. Moi, quand une émotion pointe le bout de son nez, bah c’est à coup de grosses pelles dans la face, dans le corps et dans le cœur. J’reste sans demi-mesure à tous les niveaux. La nuance c’est pas mon fort. Mais c’est aussi pour ça que je donne autant. Parce que je sais pas faire à moitié en réalité. T’as tout ou rien avec moi Schatzi. Désolée.
Et c’est en ça que cette année a beaucoup changé pour moi.
Parce que j’ai redécouvert des gens. En faisant ce travail sur moi pendant l’été, en essayant de comprendre qu’on ne géré pas pareil. Je suis arrivée avec un autre état d’esprit cette année au Québec. En plus, j’étais chez moi, j’étais à l’aise. Et j’ai apparemment attiré les bonnes personnes dans ma vie. Je ne les nommerai pas, parce que c’est évident. Ça crève les yeux comme je les aime.
Elles m’ont apporté de la joie, des discussions jusqu’à plus d’heure, des rires, des partages, mais surtout de la confiance. Dans les autres mais aussi en moi-même. Et c’était pas gagné ça. J’ai crée des liens qui sont bien plus intenses que ce que j’aurai jamais imaginé. Et tu sais, ce genre de relations, où l’on peut tout se dire, mais il y a tellement de respect et de confiance qu’aucune des personnes ne peut en vouloir à l’autre.
Tu sais, ce genre de discussion, où on peut dire à quel point la personne a chié des bulles dans la colle (oui, ça fait beaucoup) mais qu’il y a tellement de bienveillance, d’amour et de considération. Bah c’est ça que j’ai rencontré ici. Tu ajoutes un amour de la bouffe, de la complicité et une vision commune sur plein de points et des différences sur lesquelles débattre sur d’autres et t’as mon cocktail de l’amour.
J’ai rarement rencontré des personnes comme cela. Et elles le savent. Mes déclarations à 4h du matin jusqu’aux larmes peuvent en témoigner (alors oui, faut savoir, moi et l’oral, c’est compliqué, d’où l’écrit, mais donne moi 2 rhum&coke et c’est bon bb j’suis partie jusqu’au bout de la night avec les décla d’amour …)
La loi de l’attraction.
J’y ai jamais plus cru que maintenant. Et pourtant j’ai aimé, j’ai partagé. Tu peux même le lire en anglais ici. Mais aujourd’hui, j’ai rencontré des gens qui m’ont fait changer sur tellement de points.
Et entre la discussion de l’été qui m’expliquait que ce n’était pas ma faute ma mauvaise gestion des émotions, et mon incompréhension face à ta tête décomposée de rien piger à ce qu’il se passe dans ma tête alors que c’est pourtant simple : je suis en colère, je deviens rouge, triste bah je pleure et heureuse je rigole (vis ma vie de vice-versa) et les personnes bienveillantes autour de moi j’ai aussi changé mon regard sur moi. On m’a dit « tu attires ce que tu dégages ». Bah putain cette année mon chou j’ai transpiré l’amour alors. Parce que vu tous les moments de déclaration que j’ai passé avec autant de monde. J’avoue ça déplaît pas.
Mais surtout, j’ai rencontré des gens qui font réfléchir. Et qui remettent en question, qui discutent, qui font réagir. Et c’est bien plus sain comme relation que seulement papoter de tout et de rien. J’ai trouvé des personnes capables de me dire clairement les choses.
Et les personnes nocives alors ?
Léa, là arrête. C’est bête comme réaction. Reprends toi, pense plus avec ta tête qu’avec ton cœur, remets toi en question là dessus. T’as fait les choses qui fallait, si la personne en face n’est pas répondante, c’est que ce n’est pas une personne qui mérite d’être dans ta vie, prends les bonnes décisions.
Oui parce que ça aussi j’ai dit que je les enlevai de ma vie. Bah écoute, je m’en suis pas trop mal tiré. Bon, évidemment à être trop naïve j’ai pris des bâtons sur le chemin (gros les bâtons, on peut même les appeler des souches hein). Mais dans un sens, je devrais remercier ces gens de s’être un peu foutu de ma gueule et me faire réfléchir aussi un peu. Je peux pas regretter de donner aux gens. Même si ce sont les mauvaises personnes. Parce qu’au final, moi en me couchant le soir, je suis sereine avec moi même.
Alors oui, sur le coup ça pique un peu. Mais d’essayer d’apporter un peu de bonheur aux autres, même aux personnes un peu toxiques, est-ce si mal ? Puis j’ai juste à les sortir de ma vie après. Mais je n’ai pas de regrets, pas de remords. J’ai fait ce que je pensais être bon pour elles comme pour moi. Et je reste honnête avec moi même.
L’année dernière je disais que je me préférai moi, et cette année, en plus de me préférer moi-même sur ce genre de relations bah je suis en total accord avec mes valeurs. Les gens ils rentrent et sortent de ta vie enfaite. La seule chose que tu peux leur apporter c’est de l’honnêteté et de la bienveillance. Et à toi même ce que tu peux apporter c’est d’assumer ton reflet dans le miroir. Et je pense pas que ce soit donné à tout le monde.
Tu sais, je vais te raconter une histoire. Enfin, un contexte. J’ai fait confiance, j’ai essayé d’arranger les choses, pour cette personne, pour moi. Beaucoup de fois. J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai donné, j’ai pris aussi. Et surtout j’ai pardonné. Une fois, deux fois, … Puis il y a eu la fois de trop. Ce moment où tu tombes de tellement haut. J’me suis demandé ce que j’avais fait pour mériter ça enfaite. Et bah rien. Justement. J’ai fait ce qu’il fallait. C’est juste que cette personne elle n’a pas le recul pour se rendre compte du mal qu’elle peut faire. Elle n’a pas le recul pour comprendre que tout ce sait, tout s’apprend et ça fait mal. Elle a surement pas assez de recul non plus pour comprendre le foutage de gueule qu’elle a en elle cette personne.
Et tu sais quoi ? J’ai décidé de ne pas me faire du mal. Je ne mérite pas ça. Mais je suis contente de cette relation. Elle a été là où elle fallait, quand il le fallait. Ça fini un peu brusquement, mais au final ce n’est pas de mon fait. Et quand je me penche sur ce qu’on a eu. Bah clairement, j’ai fait ce que je pensais être la meilleure chose dans la majorité des cas. Et j’suis contente. Parce que en me couchant ce soir, c’est pas moi qui m’en veux.
Je suis sereine.
Pour la première fois depuis des années, je suis sereine sur mon futur, sur ma vie actuelle et sur ce que je suis moi. C’est bien d’être fière de soi.
Ce soir demande toi si tu as fait les bons choix, si tu as fait le meilleur que tu pouvais pour les autres, pour te sentir bien.